la nuit nous appartient| Nolan

C’est la fin de soirée ou le début de matinée plutôt. J’ai mixé pour une boîte de nuit. J’essaie de faire mon son un peu partout, mais ça ne marche pas vraiment comme je le voudrais. Je suis coincé ici et le reste du monde ne semble pas prêt pour ma musique et ça m’énerve un peu, mais d’un côté je me plait ici. Je me suis fait … des ennemis … surtout un enfin ennemis c’est un grand mot et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander s’il viendrait ce soir, mais je ne l’ai pas vu à travers la foule, pourtant je l’ai cherché, mais il faut dire qu’il y avait du monde, mais je ne peux pas m’empêcher d’être déçu. Je suis resté jusqu’à la fermeture et je me suis octroyé un verre ou deux avant de partir. C’est l’avantage de connaitre les serveurs. Je suis parti au toilettes quelques minutes et en revenant je me rends compte que je suis tout seul ils ont du tous partir. Je me dirige vers la porte et me rends compte qu’ils ont fermés à clé. Et merde, ils m’ont oublié. Je soupire et tambourine à la porte.

« Hey ! Y a quelqu’un ? »

Je ne sais même pas pourquoi je pose la question c’est évident que non. La poisse. J’ai la poisse décidément ça ne peut pas être autrement. Je soupire au moins je suis dans un bar et je peux boire. C’est déjà ça. Je fais un bon quand je me retourne et que je vois Nolan.

« Putain préviens, tu sors d’où d’abord ? »

Je ne suis pas très fier qu’il m’ait vu faire un bond, ce n’est pas très viril pour le coup, mais d’un côté je suis content de ne pas être tout seul et que ça soit tombé sur lui, sur Félix ça aurait été beaucoup plus compliqué.

Nolan avait passé, pour une des rares fois, une soirée en dehors de Liberty Avenue. Mais la soirée en question était toute spéciale, et bien loin d'être remplie d'hétéro, il avait décidé de s'y rendre, pour élargir ses horizons, et qui sait, trouver de nouvelles proies dont il n'a pas encore vu le visage... Mais il avait déjà commencé la soirée bien chargé. Il s'était roulé un joint avec ses potes avant de sortir, avait picolé comme un malade à la soirée, le temps passait, les verres se vidaient, et une petite pilule avait même atterri sur sa langue, après avoir échangé un baiser furtif mais langoureux avec un inconnu. Du coup, alors que le jour n'était pas loin de se lever, il était déjà -et encore- bien chargé en alcool, le sang bouillonnant, et les pupilles dilatées. Il était bien... vraiment bien. Et tellement bien, qu'étalé dans un coin, il ne s'était pas rendu compte que la fête se vidait, terminait. Quand il ressort de derrière le rideau, l'air complètement défoncé, il entends quand même une voix qui cogne dans sa tête. Il se dirige vers la sortie, et vers ce bruit.

Et quelle surprise... Il était peut-être défoncé, mais il voyait bien qui il avait en face de lui.

- Qu'est ce que tu fais là toi ?

Il regarde autour de lui. Plus personne... Comment ça plus personne ? Il essaye de se poser dans sa tête, et de calculer le comment du pourquoi. Il regarde l'heure à son poignet, plus de batterie sur sa montre connectée.

- Quelle heure il est ? Faut qu'on s'casse, y a plus personne.

Visiblement, il ne réalisait pas que tout était clos, et qu'il était impossible pour eux de sortir...

Je hausse un sourcil et lui répond sans mâcher mes mots :

« Toujours aussi aimable, tu as appris ou à dire bonjour aux gens toi ? Nulle part visiblement, va falloir que je t’apprenne, une chose de plus à rajouter sur ta liste des trucs à apprendre. »

Je suis fier de moi je croise les bras et le regarde, non mais franchement. Il n’a pas l’air très net, beaucoup moins net que moi en tout cas. Je sais encore quelle heure il est, il y a une grosse horloge au niveau du bar. Il est passé trois heures du matin, quant à sortir d’ici ça risque d’être compromis :

« Tu peux toujours essayer, ils ont tout fermé. Je ne serais pas là sinon. Tu étais où d’ailleurs ? Qu’est-ce que tu fichais ? Tu n’étais pas aux toilettes j’y étais … »

C’est suspect cette histoire, je me demande bien ce qu’il fabriquait. Je le regarde de haut en bas. Il est tout seul, impossible qu’il ait été avec quelqu’un à moins qu’il ne l’ait planté volontairement. Je ne suis pas né de la dernière pluie. Je sais ce qu’il se passe dans ce genre de boîtes, je le sais parce que ça m’arrive souvent aussi et je ne doute pas qu’il sait lui aussi et je ne sais même pas pourquoi je me pose toutes ces questions, au fond je m’en fou. Ça le regarde mais il y a une part de curiosité qui ne veut pas me quitter.

« Si tu veux de casser vas-y, je suis bien moi. Il y a de l’alcool à volonté. »

Je me fiche pas mal que ça soit illégal ou non. Je décide de passer derrière le bar. Je connais bien les bars, ils sont un peu tous pareil alors je passe par-dessus le bar et me retrouver derrière, j’aurais pu faire le tour aussi mais je vais au plus simple. Il y a un cadenas sur le frigo, j’aurais dû m’en douter, mais ce n’est pas ça qui va m’arrêter. Je fouille dans un tiroir pour trouver une épingle à nourrice et j’arrive à ouvrir le cadenas que je pose sur le bar. Il y a le choix.

« Bon alors tu veux quoi ? Même si j’ai l’impression que tu n’as pas besoin d’un autre verre toi. »

Je sors ce qui reste d’une bouteille de rhum et le verse dans un verre. Je le regarde de haut en bas surtout en bas à vrai dire et je me mords la lèvre en repensant à la vidéo que j’ai vu l’autre jour. Je devrais arrêter de l’observer comme ça.

Sky semblait s'attendre à tout le contraire de ce que pouvais exprimer Nolan à ce moment là. Et encore, il était plutôt calme, puisque totalement encore sous emprise de la drogue. Il hausse un sourcil à son tour, mettant une main sur sa hanche et l'autre se massant les tempes.

- Depuis quand on doit faire preuve d'amabilité toi et moi ?

Il souriait en coin, malgré tout, et dirige son regard vers l'horloge du bar. Ah oui... il avait quand même pioncé un bon moment. Derrière un rideau, comme un alcolo. Mais ça lui avait fait du bien, en attendant. Quand Sky lui avoue que c'est fermé, et qu'ils sont enfermé dans cette boite de nuit quasiment plongée dans le noir, il prends un air surpris.

- Attends, quoi ? Les proprios on genre fermé avec nous dedans ? C'est quel genre de tocard ça ?

Il soupire. Loin de lui l'idée de passer le reste de sa nuit loin de son lit, surtout dans un état comme ça. La sensation de retrouver sa couette et son oreiller frais après une bonne cuite, y avait que ça de vrai. Mais visiblement, là, il allait devoir se contenter de la fraîcheur d'un comptoir de bar, et de la froideur évidente de son rival. Comme par hasard il avait fallu qu'il soit enfermé avec lui dans cet endroit. Bof, ça ne le gênait pas plus que ça, en vérité il en était même amusé. Mais bon, il aurait quand même préféré lui faire face dans d'autres situations.

- J'pioncais dans un coin... Et j'peux pas me casser si tout est fermé !

Les rideaux de fer sont baissés, les lumières quasi éteintes... plus personne, plus rien. C'en était presque flippant, quelque part, on aurait dit une scène de film d'horreur. Il se dirige alors vers le bar, quand Sky lui adresse la parole. Il se plante sur un siège, et le toise comme un serveur.

- J'ai toujours besoin d'un autre verre.

Le corps et le foie à tout épreuve... Nolan tapote le comptoir, l'air de demander à être servi presto, en lui adressant un petit sourire malin.

- Sers moi un bon vodka-redbull, ça me donnera de l'énergie en même temps. Mais met plus de vodka que de red quand même hein, déconne pas... Soit mignon pour une fois.

Il lui sourit, cet air toujours taquin sur le visage.

- Et qu'est ce que tu fichais aussi longtemps aux chiottes pour sortir et retrouver le bar fermé ? T'as pécho ou quoi ?

Je lève les yeux au ciel, ah les mecs, je vous jure. On pense sans arrêt qu’on n’a pas besoin d’être poli entre nous, même quand on se fait une petite guerre comme nous.

« Depuis qu’on n’est pas des animaux, ça n’a jamais tué personne de dire bonjour, même si tu peux toujours me dire « bonjour connard », ça serait mieux que rien, mieux que quelqu’un qui m’ignore et qui fait semblant de me détester. »

J’entre dans le tas, comme toujours. Je n’ai pas envie de mâcher mes mots ni de le ménager. Je n’ai pas envie qu’il gagne cette fois alors j’attaque en premier et puis il est un peu bourré alors je me dis que je ne devrais pas avoir trop de mal à l’enquiquiner ce soir. Je ne me laisserais pas avoir comme l’autre fois. Je souris et me marre en entendant sa réponse.

« Ouai, ce sont des tocards. »

Ce n’est pas très commun de se retrouver enfermer, généralement ils s’assurent qu’ils n’y ont plus personne, mais peut-être qu’ici c’est différent. Ils ont surement vérifié et quelque chose leur a échappé : nous. Il marque un point, il ne peut pas s’échapper, mais on n’est pas si mal que ça. Il ya de l’alcool, on est au chaud et y a tout ce qu’il faut pour continuer de s’amuser, je ne vois pas pourquoi il se plains.
Je me retrouver derrière le bar à faire le service. Je sais très bien qu’il va accepter un verre ou deux, peut-être plusieurs. J’aurais fait la même chose et il semblerait qu’on se ressemble beaucoup. Je le regarde et me moque un peu de lui :

« Du redbull et de la vodka, tu es sérieux ? C’est quoi ce mélange affreux ? Si tu veux un truc qui réveille laisse-moi t’en faire un plus efficace que ça. »

Je n’attends pas son accord, je lui prépare déjà autre chose qui devrait le réveiller un peu. Un peu de rhum de gingembre et du kiwi. Ça sera bien meilleur que son Redbull. Je souris à sa réponse et lui répond :

« Ouai … plus ou moins disons. Il est reparti avant moi et je suis resté pour ce que j’avais à faire et c’était fermé. »

Je ne sais pas pourquoi je lui mens. Il ne s’est pas passé grand-chose à vrai dire parce que j’ai eu un putain de blocage et que je l’ai envoyé chié, mais je n’ai pas envie que Nolan sache ça.

« Mais ça ne devrait pas trop de choquer et en parlant de choc, j’en ai eu un en te voyant à poil dans un de films que je regardais … »

Je lui balance ça et le regarde de haut en bas surtout en bas. Je me pince la lèvre et laisse le verre que je lui ai préparé avant de lui dire :

« Si tu le veux viens le chercher. »

Je me mords la lèvre. Je suis d’humeur joueuse ce soir.

Sky amusait Nolan. Il avait ce comportement à la fois agacé, mais aussi à vouloir être un minimum sociable avec lui. Quand il lui parle de se dire bonjour, parce qu'ils ne sont pas des animaux, il ricane. De toute façon, il est bien trop défoncé pour faire preuve d'animosité.

- Okay, j'y songerais, la prochaine fois, connard, dit-il avec un sourire amusé, mais aussi un peu agaçant.

Quand Nolan lui demande son verre de vodka red-bull, la critique est sévère, mais il ne la prends pas mal. Après tout, au point ou il en était, de l'alcool était de l'alcool, et si il pouvait lui faire découvrir quelque chose, au moins il lui trouverait un autre point positif en dehors de son joli minois et de son corps baisable au possible, comme il se plaisait à le penser.

- Bah moi j'aime bien. Mais vas-y, j't'en prie, fais toi plaisir... Juste pas d'came, j'en ai assez pris, j'vais faire une overdose après.

Il rigole en disant ça, complètement sur une autre planète. Il se met devant le comptoir, les deux coudes appuyés dessus, l'observant lui servir son cocktail. Du kiwi, du gingembre... ça paraissait sympa.

- T'as des talents de barman aussi ? Intéressant...

Quand il lui parle de sa conquête furtive, il sourit, très légèrement. Nolan savait quand quelqu'un comme lui mentait, et visiblement, c'était le cas... Il avait un petit doute, mais quand il sentait son hésitation, il se demandait réellement si ce n'était pas une invention de sa part pour se faire mousser un peu. Histoire de faire croire à Nolan qu'il n'était pas le seul à se taper au moins un mec par soirée...

- Je vois, je vois...

Cependant il ne relève pas ce mensonge. Qui n'en était peut-être pas un, après tout, mais ça avait quelque chose de mignon de le voir se dépatouiller pour se trouver une petite histoire à raconter... Il découvrait bien si c'était vrai ou faux, un de ses quatre. Là, il était bien. Bien sur son petit nuage de came qui le faisait planer, en plus de l'alcool. Il était bien sûr totalement conscient, mais il s'amusait encore plus ainsi.

Cependant, la seconde remarque du brun le fit légèrement tiquer. Il mit du temps à réaliser, puis finalement... Il se mit à rire. Rares étaient les gens qui pouvaient lui faire la remarque, mais oui... C'était vrai, pour arrondir les fins de mois, il faisait des apparitions ou même des rôles dans des films tendancieux, érotiques ou parfois... clairement porno. D'ailleurs, concernant la nature du film, il utilise cela pour le destabiliser un peu.

- Tu regardes beaucoup de porno, Sky ?

Il sourit en coin, amusé, sachant très bien qu'il a du le voir dans un film amateur sur internet, qui lui avait d'ailleur rapporté une petite liasse de billets non négligeable. Il contourne doucement le bar, les doigts glissant sur le comptoir, quand il lui dit de venir le chercher. Il passe derrière celui-ci, fixant son vis à vis dans les yeux, avec son éternel sourire provocateur. Il s'approche, jusqu'à être quasiment nez à nez avec lui.

- Et donc... Mon jeu d'acteur t'as plu ?

Il tends la main, se rapprochant encore plus de lui, leurs lèvres se frôlant, alors qu'il attrape le verre qu'il vient de lui servir, son regard plus que provoquant.

Je me surprends à sourire quand il me traite de connard, ce n’est pas la première fois qu’on me dit ce mot là, mais venant de lui c’est presque gratifiant, surtout avec son petit sourire en coin. Il me fait carrément craquer et ça a le don de m’énerver. Je n’ai jamais aimé céder aussi facilement à mes pulsions. Je suis presque surpris qu’il accepte que je lui prépare un cocktail et je souris à mon tour. Je ne relève pas tellement le fait qu’il me dise qu’il est défoncé, je l’avais remarqué, je le vois à ses yeux tout dilatés et ça me ferait presque de la peine pour lui. Je prépare son verre et le lui tends.

« Ouai j’ai côtoyé pas mal de barman dans ma vie … j’ai ait beaucoup de soirée ou j’ai mixé dans les bars, quand j’ai commencé. »

Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ça, je n’aime pas tellement parler de ma vie et de mon passé. Il n’y a pas grand-chose à en dire. Ca me rend souvent furieux d’ailleurs.
Je fini par lui parler de la vidéo que j’ai regardé, celle où il était dedans et je lui fais un nouveau sourire. Je le regarde de haut en bas, le dévisageant encore et encore. Je fini par me mordre la lèvre et je hausse les épaules quand il me demande si je regarde souvent du porno avant de lui répondre franchement :

« Comme tout le monde j’imagine, quand j’en ai envie et que je suis tout seul. »

Ce qui finalement est arrivé plus souvent que je ne voudrais bien l’admettre ces temps-ci. Je croise les bras quand il me demande si son jeu d’acteur m’a plus. Nouveau haussement d’épaule et je lui réponds :

« Je ne sais pas, je n’ai pas bien vu, le type avec qui tu étais prenais beaucoup de place … Mais … Tu peux toujours retenter … »

Je suis carrément entrain de lui faire une proposition. Je me mords la langue m’en voulant un peu de lui dire ça, mais il est bien trop près et bien trop canon pour que je n’essaie pas. Je mens complètement évidement, il était pas mal du tout. Il m’a carrément fait bander alors j’imagine qu’on pourrait faire des folies s’il acceptait.

Le verre dans la main, il toise toujours son comparse, avec un petit sourire en coin. Il avait cette petite lueur dans les yeux que Nolan connaissait bien… Le genre de lueur qui transpirait l’envie, mais aussi la retenue. Il savait qu’il faisait de l’effet à Sky, c’était indéniable. Et ça lui plaisait, il en jouait. Le brun n’était pas bien discret, et même si il s’évertuait à faire passer en premier cette concurrence entre eux, il y avait clairement un autre genre de tension qui les animait… Mais lequel allait craquer le premier ? Sky était fort, mais Nolan pouvait l’être encore plus…

— Cool. Tu pourras devenir mon serveur barman personnel à l’occasion.

Un peu moqueur, il goûte son cocktail du bout des lèvres, dans le silence intime de la boite désormais fermée et vide. Il ne restait qu’eux, et ils en profitaient, clairement. Le bar allait être vidé en partie, mais bon, après tout, c’était leur faute, il n’avaient qu’à vérifier que tout le monde était bien parti.

Puis ils en vinrent à parler de la fameuse série où Nolan avait tourné. C’était assez récent, et en vérité, Nolan prenait toujours ce genre de petit boulot. C’était bien payé, il était à l’affût de toutes les bonnes occasions pour se faire du fric, et se faire plaisir en même temps. Mais pour avoir tourné dans plusieurs films divers, l’érotique n’était pas le plus marrant, c’était du simulé. Par contre, pour le porno amateur, ça, c’était réel, et beaucoup plus plaisant. Il n’avait aucun mal à se montrer ouvertement dans une situation aussi intime… Au contraire, ça avait quelque chose d’excitant. Et ça pouvait être drôle de se retrouver dans une situation où une personne vous reconnait. Sur le nombre de films amateurs sur internet, il avait réussi à tomber sur lui… Peut-être parce qu’il était dans les nouveautés du site où la vidéo à été postée. Mais ça rapportait un peu, moins que l’érotique, mais les vues rapportaient. Sky avait quelque part une petite part dans l’argent qu’il avait touché.

— Et donc quand tu es tombé sur ma partie, tu as continué de regarder. Intéressant…

Puis la phrase de Sky ne laisse pas de place au doute. Il tente, il lui rentre dedans, comme un sous entendu non dissimulé. Nolan sourit en coin, amusé par ce comportement. Il se rapproche d’un pas, son verre claquant contre le marbre du comptoir, son nez presque sur le point de toucher celui de son vis-à-vis. Sa main se glisse dans sa nuque, et il l’attire un peu à lui, ses lèvres l’effleurant, mais il se refuse de les toucher. Il sourit juste, gardant cette proximité dangereuse, son corps contre le sien, le surplombant du regard.

— Si j’arrive à te faire jouir rien qu’avec une vidéo, je ne pense pas avoir de mal à en faire autant en vrai.

Son regard est profond, provocateur, empli de sous-entendus. Il se refuse à craquer le premier, mais s’autorise à le tenter, à le faire craquer. C’est ce qu’il veut, ce qu’il désire, qu’il craque le premier. Sa fierté prenait le dessus, mais ce petit jeu l’amusait bien plus qu’il n’osait le prétendre devant lui.