❝avant l'aurore, avant l'oubli ━ ft. nolan

e monde de la nuit.
Un monde que Nolan ne connaissait que trop bien. Ses rencontres éphémères, ses regards qui s’échauffent, qui durent le temps d’un battement d’aile de papillon, quelques millièmes de secondes pour faire comprendre à l’homme qu’il désire qu’il n’a qu’a le rejoindre, en bas, dans les backrooms prévus à cet effet. De l’alcool, parfois du bonus, la poudre qui envahit ses narines et son cerveau. Mais il était bien, là, comme souvent, comme chaque soir, à danser, entre les corps, effleurant qui il voulait, claquant quasiment des doigts pour exiger ce qu’il voulait.

Mais ce soir, pas encore de proie, pas de cible en vue, pas encore. Juste quelques danses collées-serrées, des mains baladeuses et des regards évocateurs… Mais pas cette étincelle dont il a envie, ce soir. Mais il s’amuse, il danse, il plane. Il se laisse totalement emporter par le boum-boum de la musique techno-rétro de la boite de nuit, seul, maître de sa propre personne.

Les yeux clos, il sent subitement un souffle s’abattre sur sa nuque, un corps venir langoureusement l’effleurer, saisir sa main curieuse, ses doigts glissant sur une taille fine, et atterrissant sur des fesses rebondies, les phalanges enfilées dans une poche de tissu. Sa main suit le mouvements, alors qu’un souffle et une voix légère vient lui titiller l’oreille.

Un sourire narquois étire ses lèvres, amusé. Il glisse son autre main sur sa taille, puis sur son autre fesse, ne s’arrêtant pas de bouger, au rythme de la musique, plus lentement, plus sensuellement. Pas d’autres mots qu’un appel à l’aide, qu’il perçoit aguicheur, comme une gazelle qui cours dans les bras d’un lion. Il vient remonter sa main au niveau de sa joue, la recueillant dans sa paume, gardant ce petit sourire, et cette proximité entre son visage et celui du jeune homme qui était venu de lui-même.

— Les prédateurs sont féroces, ce soir…

Il le guide, dans sa danse, regardant autour de lui, voyant de loin l’homme qui à essayé d’aguicher la jolie paire de fesses qu’il avait sous les mains désormais. Son front se colle au sien, et ses hanches bougent à un rythme beaucoup plus langoureux. Il le regarde, plantant son regard dans le sien, amusé.

— Mais certains cachent bien leur jeu…

L’air malin, il apprécie le jeu du jeune homme, lui faisant comprendre que les prédateurs ne sont pas toujours ceux qui attaquent… Mais aussi ceux qui se jettent dans leurs bras.

éducteur, Nolan entre dans la danse. Il est fougueux, mais pas trop, et sa proie qui l’approche de lui-même l’amuse, le divertis, mais le séduit, aussi. Ils sont très différents, l’un et l’autre, mais justement, ne dit-on pas que les contraires s’attirent ? Mais celui qu’il a en face de lui semble malgré tout différent des autres. Provocateur, oui, mais il minaude, il joue avec le feu, semblant se ficher des brûlures, et des conséquences. Une petite flamme errante et sauvage, qu’il fallait apprendre à maîtriser.

Nolan à bel et bien ce corps contre lui, ce corps qui l’aguiche, mais qui ne se donne pas entièrement, et ça, il le sent, il le sait, même si il est tenté d’approfondir le contact immédiatement, l’indécence de ses mouvements lui plaisant davantage, tant il faisait ça bien. La musique le transporte, et au final, il n’y a plus qu’eux. Du moins, Nolan le voit, juste lui, et essaye de ressentir le moindre de ses mouvements sensuels, qui allument la mèche, celle qui faisait exploser son côté désireux, sauvage, entreprenant.

Ses mains sur ses épaules, qui glissent sur son torse, ne l’impressionnent pas, non, mais il sourit, en coin, appréciant surtout l’audace qu’il avait, comme si il savait ce qu’il voulait. Oui, Nolan se laissait emporter, penchant très légèrement la tête quand il sent cette langue parcourir son cou jusqu’à son oreille, pour venir de nouveau lui murmurer des propos avec une pointe d’indécence, un soupçon de provocation.

Il lui semblait bien l’avoir déjà vu, cet oiseau sauvage, qui batifolait autour des hommes, cherchant leur faveurs comme les attirant dans un filet. Et la séduction physique, Nolan la pratiquait plus que celle morale. Le charnel, les corps qui s’entrechoquent, après s’être effleurés, cherchés… C’était bien plus « bandant » à ses yeux, ça ne faisait aucun doute. Et même si il avait déjà séduit de par son âme d’artiste, sur ses moralités qu’il garde bien cachées, il préférait quand même ce contact, non pas humain, mais animal.

Un sourire narquois étire ses lèvres quand sa « proie » déclare être affamé, juste à son oreille. Son regard croise le sien, comme des mots qui n’ont pas de son, c’est simple de comprendre ce qu’il veut, ce qu’il souhaite… Il ne réponds pas, son sourire et ses yeux noirs, dans cette salle obscure juste illuminée par les néons clignotants, faisant le travail à la place de sa bouche.

Puis ce corps contre lui bouge encore, cherche à allumer concrètement cette flamme, en effleurant son désir si facilement attisé. Ses mains glissent, tout comme son corps, se retrouvant à une taille parfaite à ses yeux, pour finalement remonter, de dos, son fessier se collant contre lui.

La danse du diable… D’un incube prêt à dévorer sa proie.

Puis il fait de nouveau face à ses yeux, un peu trop hypnotisants pour être honnêtes. Son visage effleure sa joue, son oreilles, revenant se loger tout près d’elle… Pour stopper net ce ballet sulfureux. Le jeune se recule, et fuit, vers le bar, laissant Nolan là, après l’avoir totalement allumé.

Si ça lui était déjà arrivé ? Oui, mais il n’avait jamais laissé quelqu’un s’en sortir comme ça. Pourtant, lui même avait déjà agi de la sorte avec d’autres mecs. Mais comme on dit… « fais ce que je dis, pas ce que je fais ». Un crédo totalement Nolanesque, au final.

Quand il le voit partir, que dis-je, fuir de la piste, pour rejoindre le bar, il pouffe, comme un peu moqueur, mais surtout amusé. Au fond, ce genre de comportement, ça l’attisait, plus que d’ordinaire. C’était un vrai jeu, un vrai défi. Il avait sa réputation, après tout, et résister à Nolan, c’était aussi un défi pour les autres, pour se prouver qu’ils n’était pas « comme tous les autres » ou « des garçons faciles »… Ils étaient rares à tenter, et là, il avait un joli lot qui semblait bien sûr de lui.

Il le rejoint, sans hésiter, passant la barrière de gens qui dansent autour de lui, au bar. Arrivé, il le devance d’un pas, pour coller sa main sur le bar, juste sous les yeux du jeune homme, dirigeant son regard vers lui, et profitant de ce moment un peu particulier pour passer sa commande.

— Comme d’habitude… Mais pour deux.

Le serveur s’affaire, il a également l’habitude d’assister à la drague et aux déboires de Nolan. Il se met à servir le cocktail qui portait le même nom que le bar, explosif, comme on pouvait s’en douter. Aussi puissant qu’un long shot enflammé, avec un arrière goût sucré, parfait pour les baisers volés, passionnés, qui terminent sous les draps -ou dans un coin-.

— Alors ton appétit féroce à fui comme toi ?

Il le fixe, avec un sourire amusé. Il n’en découdrait pas. Foi de Nolan.

l n’allait pas le laisser fuir comme ça, non, ce n’était pas son genre, même si il ne courrait pas après les gens, on ne l’allumait pas comme ça sans conséquences… Il savait qu’il avait des ennemis, peut-être aussi des jaloux, en plus des gens qui l’adoraient. On ne pouvait pas plaire à tout le monde, c’était indéniable, et il s’en fichait totalement, d’être jalousé ou haï. Mais la drague, c’est sacré, alors on ne pose pas son joli cul contre son corps sans arrière pensées, ou sans assumer derrière.

Ce petit chat sauvage semblait essayer de jouer les indomptables, mais on n’apprends pas aux vieux singes à faire la grimace, comme on dit, et faire le désiré, c’était un rôle que Nolan tenait avec fierté. Déceler la faiblesse des autres, en jouer, la tordre, puis doucement desserrer l’emprise avant de la laisse brutalement se refermer sur la proie. Tout un jeu, toute une danse, une sérénade… ça avait quelque chose de poétique, quand on oubliait que son but principal était de faire terminer le mec dans son lit.

Est-ce qu’il avait l’air de fuir ? C’est tout bonnement ce qu’il venait de faire, et peu importe la raison, il avait fui, ça, Nolan n’en pensait autrement. Mais il était mignon, le fuyard. Mignon à croquer… Peut-être un peu trop d’ailleurs. Il avait un corps léger, élancé, qui semblait planer et se laisser porter. Un corps qui appelait à une luxure certaine, du point de vue de Nolan… Il était inévitable qu’après avoir provoqué un tigre, il ne vous coure pas après.

— Une vraie proie qui s’enfuit en voyant les trop grands crocs du prédateur…

Les verres arrivent, verres qu’il paye sans quitter Félix du regard. Il le cherchait, tout comme le jeune homme venait de le faire. Son petit sourire en coin, il le détaillait comme une proie, exactement comme il venait de le préciser. Il le provoque, ne le lâche pas. Ce soir, il n’allait pas laisser ce petit chat repartir sans quelques souvenirs, ou sans une promesse de futur rencontre. Si il fallait jouer ainsi, alors soit, Nolan était joueur. Un grand joueur.

— Je n’ai pas peur, je te pourchasse. C’est la loi de la nature qui veut ça, quand une gazelle joue trop avec le feu.

Il attrape son verre, et en boit une bonne gorgée devant lui. Il n’hésite pas à se rapprocher, alors que visiblement, le jeune homme à décidé d’en faire un peu plus encore. Sa main viens effleurer son oreille, glisser sur son visage, et il le laisse faire, ne quittant pas ses yeux des siens. Un jeu de séduction qui s’installe, une sorte de tension, un fil… Il pose sa main sur la sienne, alors que l’autre s’aventure sur la hanche du plus jeune, qu’il empoigne délicatement, et dans un geste, il l’attire tout contre lui, contre son torse.

— Et tu ne te sauveras plus si je te piège dans mes griffes.

C'est un petit jeu qui s'installait entre eux, peu à peu, et Nolan n'avait pas l'intention de le perdre. C'était dans sa nature, et peu importe la provocation du plus jeune, il l'aurait, cette victoire, peu importe sa forme. Mais au moins, il était diverti, il appréciait ce genre de petit jeu du chat et la souris. Le jeune homme qui l'avait provoqué était plutôt mignon en plus de ça, ça rendait les choses agréables... d'ailleurs, il lui faisait penser à quelqu'un, mais impossible de se rappeler qui. Peut-être qu'il avait simplement vu son visage ici souvent, et qu'il en avait associé le souvenir ainsi. Il ne se pose pas plus de question à ce sujet, l'important n'était pas là. Ils ne se connaissaient pas, ça, c'était sûr. A moins que ça soit un gars avec qui il a déjà couché, et qu'il ne s'en souvienne pas parce qu'il était trop bourré ou qu'il avait abusé sur le joint. Mais... non, ça ne lui disait définitivement rien.

Il apparentait ça à une chasse en pleine savane, et ça ne semblait pas forcément plaire à son vis-à-vis qui se sentait presque... attaqué. Sa mâchoire légèrement pressée entre ses doigts, son regard ne le quitte pas, il s'amuse du jeu que pose le jeune homme, qui semblait désormais bien sur de lui... Un petit sourire mesquin, suivi d'un léger ricanement, ponctue sa provocation.

- Et si c'est ce que je voulais, jouer avec le feu ?

Après tout, c'était ce qu'il y avait de plus intéressant, prendre des risques, sans ce soucier de leurs conséquences... C'était le but. Vivre un peu inconsciemment. Et même si là il n'avait aucune peur, aucun pressentiment d'être en danger, il pouvait toujours lui laisser croire que oui, la gazelle, ça pouvait être lui.. même si il n'en pensait pas un traitre mot.

- Que tu me fasses marcher ou pas, la provocation à été faite... et je n'ai pas de raison de la pousser encore plus loin.

Il analyse ses gestes, les sent contre sa peau, apprécie le voir l'effleurer, ses lèvres rosées l'approcher, sans le toucher, venant toujours à son oreille, pour lui murmurer ce qu'il avait à lui dire. C'était sans grand résultat, cette intimidation légère. Mais ça avait le mérite d'être audacieux... et excitant, quelque part.

- Comme monsieur le voudra... Mais je n'ai pas trop de doute sur ta décision.

Provocateur, il relance la drague sur sa phrase. Il dirige son verre vers le bar, l'attrapant, sans quitter le jeune homme du regard. Jusqu'ici, il ne le touchait pas. C'était le jeune homme qui s'amuser à lui tourner autour physiquement parlant... et c'était très appréciable, très... allumeur, même. Il l'admettait lui même, un jeu de séduction, ça se fait à deux. Et puis... Même si ce garçon était contre l'idée, il comptait bien le faire changer d'avis...

- Quand il y a plus intéressant que les "brebis en chaleur", je préfère. C'est plus amusant. Surtout quand la brebis placide vient chercher la chaleur elle-même...

A nouveau, ses lèvres s'étirent d'un sourire satisfait, et mesquin. Oui, c'est vrai, c'était ce qu'il faisait la plupart du temps, parce que des mecs qui ne se posaient pas trop de questions, qui ouvraient rapidement les cuisses à sa demande, il y en avait, oui. Mais quand il y avait jeu, il ne restait jamais sur le banc de touche. Jamais.

Il repose son verre sur le bar, jetant lui aussi un regard vers la piste de danse. Un bon nombre de mec se déhanchait, à cette heure. Des plus intéressants au moins captivants, et pourtant... Nolan était là, à chercher à se "compliquer la tâche" comme il disait. Mais une fois dans son lit, ou au moins séduit... la satisfaction n'en sera que plus belle.

Nolan ne se cachait pas de ses intentions, et même si il avait un style de drague différent des autres, même parfois plus rentre dedans, ce n’était pas son truc de tourner autour du pot. Alors il le prenait comme il le souhaitait, mais il voyait bien que le gars en face de lui était aussi joueur, mais plus impatient, plus capricieux. Le genre de gosse qui a envie qu’on le mérite, qu’on lui apporte l’intention qu’il souhaite, qu’il paraisse plus fort et plus important que lui. Mais ce n’était pas la place de Nolan non plus. Lui, il aimait prouver exactement la même chose que lui. Qu’on le désire, qu’on le demande… Le refus n’était pas de mise, et il est vrai que ça ne lui arrivait pas si souvent. Deux caractères semblant si différents qui pourtant étaient similaires sur certains points.

— J’assume tout ce que j’entreprends.

Il était sûr de lui, comme toujours. La provocation continuait, et il savait qu’avec ce type, ça n’était pas terminé. Il ne semblait pas assumer certaines choses, mais du point de vue de Nolan, il n’était qu’un allumeur. Mais un allumeur qui aimait mettre le feu sur son passage sans rien faire derrière. Et ça, ce n’était pas un plan à envisager avec lui…

— Je vois, oui. Mais mettre le feu aux poudres des autres t’attireras bien plus que du danger… 

Nolan termine son verre. Il n’a pas vraiment de réponse à lui donner concernant son cocktail, mais il l’écoute. Il l’écoute lui faire comprendre qu’il l’abandonne, cette fois-ci, le rabaissant un peu au passage, de son petit air supérieur. Le brun à un léger ricanement en l’entendant parler. Concrètement, la galanterie, ce n’était pas pour lui. Il allait droit au but, et hors de question d’aller faire un effort à le raccompagner, pour ne rien avoir derrière. C’était déjà joué, et il n’avait aucun regret à penser comme ça. Félix devait assumer l’avoir allumé, ou pas du tout. Mais dans ce cas, il n’aura aucune grâce de sa part.

— Je ne raccompagne pas une princesse à son chateau sans avoir de récompense derrière… Pas d’effort inutile.

Il pose son verre sur le bar, terminé, plantant son regard dans celui de Felix, le regardant, prêt à partir. Il le laisse tourner les talons, dans l’espoir qu’il le suive.

— Alors soit tu assumes ton petit jeu jusqu’au bout, soit tu rentreras seul.

Un sourire en coin étire ses lèvres. Oui il pouvait agir comme un connard, tout le temps, en réalité, il n’était pas très subtil là dedans… Surtout qu’il savait qu’il ne repartirais pas sa queue sous le bras, comme il disait. Mais Felix avait le choix. Nolan, dans les deux cas, n’en sera pas plus amputé.