Courir ? Encore ?

Jarvis, il faut parfois savoir courir avant de savoir marcher.

Pourquoi courir ? La question revenait encore et encore à chaque fois qu'il en venait à lasser ses chaussures le matin. Il n'avait pas encore mangé, ni bu, préférant s'adonner à cette activité à jeun, ayant l'impression que les effets n'en sont que plus visible... c'était peut-être vrai, ou pas du tout. Mais dans tous les cas, il était bien trop tôt pour espérer avoir le temps de manger un petit déjeuner. La moindre minute au lit comptait.

Mais ce matin, Milhan avait un rendez vous. Alors il se devait d'être debout et prêt pour ne pas se retrouver à la ramasse. Surtout que cette fille ne riait pas vraiment, côté course, et aurait bien rapidement l'ascendant sur lui, et une bonne longueur de course d'avance. Il fallait qu'il soit en forme pour la suivre, alors.. il prit son sweat, l'enfila, et se mit à trottiner dans le couloir, descendant les marches, ayant mit de la musique dans ses oreilles.

Un petit Queen, et c'est parti. Totalement dans le cliché du Don't Stop Me Now, et du fait qu'il pouvait vraiment se dépasser avec les paroles du chanteur. Pareil, seulement de la poudre aux yeux. Tout est dans le mental, et ça, il commençait à le comprendre. Il devait courir une petite vingtaine de minutes avant de rejoindre son binôme de course, ce qui lui faisait un petit échauffement. Puis elle est là, au loin, attendant avec son chien, comme d'habitude. Il accélère un peu, comme pour ne pas la faire attendre de trop.


Et c'est le moins que l'on puisse dire. Plusieurs fois il a hésité à retourner se coucher, se disant qu'il pouvait prétexter une maladie, ou n'importe quoi, elle ne viendrait pas vérifier. Mais non, il avait malgré tout un peu d'égard pour elle, bizarrement. Alors il lui devait bien ça.

La course dura une petite heure. Milhan était étonné, comme à chaque fois.. Quand il a commencé à courir, il se retrouvait au sol avec un point de côté après seulement cinq minutes. D'un ridicule affolant. Il s’apprêtait à la saluer, et repartir de son côté, comme d'habitude, mais étonnement, ce n'est pas un au revoir qui sorti de sa bouche.