clémentine & kaleb ❊ quand une réunion est signe de retrouvailles

Comme tous les lundis matin, je suis au travail j’ai déposé le petit à la crèche de bonne heure. Je suis en direction du bureau. Je passe au Starbucks prendre ma deuxième dose de caféine, je suis pressée comme aujourd’hui j’ai une réunion importante pour l’entreprise. Je l’ai reprise quand Kaleb est parti prendre une année sabbatique. Quand il revient, je pense que je vais trouver un nouveau travail, je ne peux plus travailler avec lui. Je l’aime encore, mais sa première lettre m’a brisé le cœur. J’ai pris la relève, j’ai mis plusieurs mois avant de me faire accepter par plusieurs employés. Mais aussi par les clients et les différents associés. J’arrive enfin au bureau, je porte une robe noire mi-cuisses avec des escarpins noirs. Je m’avance vers mon bureau transparent où se trouve des photos de nous deux et d’autres avec Kaleb, Loïc et moi au temps du bonheur. Dans un cadre photos numérique se trouve les photos les plus récentes de Loïc. Quand je le vois j’ai l’impression de voir son père, j’ai quand même un pincement au cœur. Je regarde le plan de la réunion et le dossier que j’ai recopie cette nuit sur la tablette. Je peux souffler encore quelques minutes, je me sers un nouveau café. Je fais quelques mails en attendant les membres du conseil d’administration. Je passe une main dans mes cheveux et je regarde les photos de notre fils.

J’ai pris une année sabbatique il y a un an, je suis bientôt de retour, après cette réunion que je m’apprête à assister. Je dois y être, comme c’est la réunion annuelle. Réunion annuelle, signifie, mon retour au boulot. Ma femme et moi avons essayé d’avoir un enfant au moment de mon départ, je suis allé à Paris pendant deux semaines. Ensuite, je suis rentré, j’ai attendu une lettre de la part de Clémentine et rien, je lui ai écris à nouveau, pour qu’elle sache que je l’aime toujours, et ça été comme ça pendant un an. J’ai ensuite abandonné, n’ayant pas de nouvelle d’elle. J’en ai déduit qu’elle ne voulait plus de moi. J’ai donc écris cette 13e lettre que j’irai poster à la fin de la journée. Je la traine avec moi depuis déjà quelques jours. Je sais très bien que je reverrai Clémentine à cette réunion, il me faut du courage pour y aller, mais en même temps je suis le patron, je dois y être. JE suis assis sur un banc juste en face de la bâtisse de mon boulot. Je relis la lettre pour me donner du courage.

Mon tendre amour

Tu me manques, il me manque. Cette lettre est la 13e de toutes et je l’espère… la dernière. Je sais, le chiffre 13 porte malchance, alors ce sera ma malchance à moi, pas la tienne, parce que je pourrais enfin te rendre heureux, te donner ce que tu veux, mais j’ai un prix à payer et je suis prêt à le faire, à en subir les conséquences…. Ma femme part de plus en plus longtemps en voyage, elle me laisse seul pendant 3 à 6 mois. Ça me déprime. Elle a beau être mon pilier, mon âme sœur, mais c’est toi que j’aime le plus tu sais. Il me manque qu’une seule chose à ce bonheur… t’épouser… et devenir un père remplaçant pour Loïc. Comme tu sais déjà et je l’espère, je suis infertile et j’accepte cette idée que tu ait pu avoir un enfant avec un autre, je trompe bien ma femme avec toi… pourquoi j’en serais jaloux que tu en aimes une autre? Je ne suis pas possessif ni jaloux, je suis juste polygame… Voilà la vérité sur moi, mais je ne veux qu’appartenir qu’à deux femmes, pas plus. Alors, je suis prêt à divorcer et laisser Alicia pour toi. Ce qui sera dur à faire dans mon cœur. Mais je sais très bien que ce sera difficile de son côté à elle d’accepter le divorce. Mais je me battrais pour toi, pour nous et que tu sois pleinement heureuse avec moi et épanouie. Je t’aime si fort et j’aime ton fils comme ci c'était le mien.

Love Kaleb


Je la remets dans l’enveloppe, déjà timbré, mais pas collé. Je prends mon courage à deux main et je monte dans le bureau où la réunion à lieu. Je frappe avant d'entrer. Je suis le premier, normal, on vient de me dire que la réunion aura un retard de 30 minutes. Me voilà donc seul avec Clémentine dans la pièce. Bonjour Clémentine… la réunion aura trente minutes de retard. Je viens m’asseoir autour de la table. Je la regarde et je ne fais pas attention au fait que je pose la lettre au nom de Clémentine, portant son adresse, sur la table avec mon calepin de réunion. Tu vas bien? Dans ma tête, elle ne veut plus de moi, mais j’agis tel un professionnel. Nous sommes au bureau et nous devons agir tels des professionnels. Je ne sais même pas si elle savait que j'allais être à cette réunion.

Je suis toujours en train de taper des mails et de regarder photos de Loïc maintenant, mais il y en a avec Kaleb. Je sais qu’il va être là aujourd’hui, c’est pour ça que je suis aussi stressé, voilà un an qu’on ne s’est pas vu. Je suis stressée, parce que je vais devoir dire devant lui les chiffres de la société. Mais je dois parler des projets qui vont se réaliser cette année. En particulier, le projet d’un grand complexe hôtelier sur lequel Kaleb et moi on a travaillé pendant plusieurs mois avant qu’il soit accepté. Je pense qu’il sera sûrement fier de moi. Je suis nerveuse, quand j’attends frapper et je le vois entrer. Je sens mon cœur battre comme par le passé la chamade. Je le regarde s’installer et je l’écoute avec attention : Bonjour Kaleb, merci de l’information. ». Je me mets à jouer avec les bracelets qu’il m’a offert pour mon dernier anniversaire. Je sais aussi que c’est à cause du stress de la réunion que je vais diriger pour la première fois. Je suis dans mes pensées, je pense à lui, à Loïc, à cette vie de famille qui a pris fin tellement brusquement. Mais aussi à toutes ses lettres que j’ai reçu de sa part que je n’ai jamais lu. La raison est simple, parce que sa première lettre m’a blessé dans mon cœur de femme amoureuse. Je passe derrière lui. Je lui frôle le dos sans le vouloir, je vais me chercher une bouteille d’eau. Je ne le regarde pas vraiment dans les yeux : « Pardonnes-moi je n’ai pas fait attention. On fait aller et toi comment tu vas ? Je pourrais te voir à la fin de la réunion c’est important. Tu veux une bouteille d’eau fraîche ? ». J’attends une réponse de sa part, je porte aussi le collier qu’il m’a offert quand nous avons fêté mon anniversaire. J’ai tout gardé parce que je l’aime encore, je n’ai jamais cessé de l’aimer. Le fait qu’on soit tous les deux dans le bureau me rappelle tellement choses. J’ai aussi souvent pleuré pendant cette année écoulée. Personne ne le sait, j’ai caché mes larmes à toutes les personnes qui ont essayé de me faire tomber.

Elle me réponds comme je lui ai parlé, aussi droitement et neutre qu'un employé peut le faire. JE m'assois à une table et je refuse la bouteille d'eau. Non merci... on peut parler maintenant non, on a trente minutes, je crois pas avoir le temps après désolé. Je me passe une main dans les cheveux. J'ouvre mon calepin. Comment va Loïc? Comme tu as dû le lire dans mes lettres, j'ai été déclaré stérile, tu dois être déçu que ce ne soit pas moi son père finalement. Alors que oui, ça peut être possible qu'elle couche avec deux mecs, comme je couchais avec deux femmes, ça ne serait pas pour rien qu'elle a accepter cette relation qu'on a eu ensemble. D'ailleurs, je n'ai jamais eu aucune réponse.. C'est irrespectueux de ne pas répondre tu sais. Je me rends compte que tu t'es foutu de ma tentative de suicide aussi. J'espère que tu te plais bien seule avec le père du petit et que je ne sois plus dans ta vie. Ça doit te faire du bien. Ça serait la seule option à ce qu'elle n'ait pas répondu à mon courier. Elle se serait mis en couple avec le père du petit.

Je regarde cet homme qui est le père de mon fils et l’homme que j’aime malgré tout ce qui s’est passé en un an. Je passe une main dans les cheveux et je regarde d’une façon assez neutre. Il n’a pas changé, il est toujours aussi beau. Je sais que je ne suis plus la même intérieurement, je suis une femme blessée, meurtrie avec un trou béant au cœur. Je savais qu’il allait venir aujourd’hui, mais le fait qu’il soit là seul et que le conseil est du retard m’angoisse. Je lui réponds : « .Non pas maintenant, je pense que c’est mieux après. On doit avoir une discussion sans que personne se doute de ce qui se passe entre nous. ». Je bois une gorgée de ma bouteille et je continue de le regarder en allant vers le bout des tables. C’est ma place comme je suis la patronne depuis son année d’absence. Je lui dis : «. Le mieux c’est que tu sois à côté de moi pour que je puisse te donner les dossiers au fur et à mesure de la réunion. ». Je l’écoute me parler de notre fils et je le regarde : «. Loïc va bien il grandit comme tous les enfants de son âge. Je n’ai pas lu les autres lettres parce que la première m’a achevé comme tu as pu le deviner. Cela m’étonnerait fortement que tu sois stérile, parce qu’il te ressemble énormément et chaque jour un peu plus. ». Je continue de boire ma bouteille et je lui réponds : « .Quelle tentative de suicide ? Quel homme dans ma vie ? Le seul homme que j’ai dans ma vie comme tu n’es plus là c’est le petit, le reste du temps je suis ici à faire les dossiers et clôturer et signer des contrats. Je n’ai pris personne à mon poste j’assume seule. Si tu me crois demandes à tes employés qui ont tout fait pour que je chute, mais les pauvres sont bien déçus parce que j’ai réussi à me battre contre eux. ». Je passe une main dans mes cheveux, je suis encore plus brisée de l’intérieur. Je regarde les dossiers en le regardant, j’attends sa réaction.

Je soupire, elle était bornée merde. Je ne peux pas après. C'est maintenant ou jamais, je peux pas après, désolé. Je me déplace et je m'assois, sur le coté de la table près d'elle, comme au bout de la table, il n'y avait qu'elle qui pouvait s'y asseoir. Je me rends compte, à ses paroles, que Loïc serait vraiment de moi. Je ne l'avais pas encore vu. La dernière fois il avait six mois et il ressemblait plus à Clem' avec son teint comme le sien. Je ne sais plus quoi pensée, ma femme m'aurait-elle menti pour me garder pour elle toute seule? Elle est tellement absente de la maison que je peux me permettre une double vie... que je pouvais me permettre cela. Elle a fini par le découvrir et a tout fait pour me faire éloigner de ma famille. Je fus surpris de savoir qu'elle n'a lu aucune de mes lettre. Je me passe une main sur la nuque, je soupire. C'est con que tu les ai pas lui et oui, j'ai essayé de me tuer... parce que tu ignorais, chacune de mes lettres, je ne recevais aucune réponse, l'une d'elle était un avertissement à une éventuelle tentative, mais tu n'as pas réagis, je n'ai jamais eu de réponse, alors, mon but était l'option suicide si tu ne me répondais pas. Et je l'ai fait, mais on m'a sauvé. J'aurais préféré mourir oui, j'ai tellement souffert de cette tentative, j'ai eu si mal et je t'ai envoyé une autre lettre, mais encore une fois pas de réponse. Du coup, je me suis dit, je vais en envoyer 12 et j'arrêterai ensuite, parce que je le faisais pour rien... Je pose ma main sur la 13e lettre que je ne lui ai pas envoyé. Je ne le ferai pas, parce qu'elle n'a pas lu les autres finalement. Le chiffre 13 est malédiction. Cette 13e lettre, finalement, je ne te la donnerai pas. Ça ne sert plus rien maintenant... Je la regarde.

Je regarde cet homme que j’ai aimé et que j’aime encore malgré tout. Il doit penser que je suis bornée, mais j’ai toujours été comme ça. Je passe une main dans mes cheveux et je lui dis : « Il faudra tu comprends parce qu’on a des choses que les investisseurs et les membres du conseil d’administration ne doivent pas savoir. ». Je me rends compte qu’il pense que le petit n’est pas le sien, mais je sais qu’il est son fils. Je n’ai pas eu d’autre homme à part lui, je serre les poings et les dents. Ses paroles sont tellement blessantes. Je suis devant lui, je sais maintenant qu’il a essayé de se donner la mort. Mes larmes sont au bord des yeux. Depuis un an, je suis une femme malheureuse et trahie. Je sais que lui aussi doit l’être. Je lui tends la dernière photo de Loïc, il est en train de jouer avec l’énorme ours que Kaleb lui avait acheté : « Tu doutes encore de ta paternité ? Tu veux un test de paternité ? Qui ment toi ou moi ? C’est peut-être con pour toi, mais ta première lettre m’a brisé tu comprendre ça ? Tu pense que je t’aurais trompé quand ? Pendant que ta femme était là, on se voyait au bureau … On a fait l’amour sur ce bureau et sur le mien … Je n’ai jamais été une femme infidèle même si tu peux penser le contraire. Kaleb, tu sais comment je suis non ? Je suis désolée pour ne pas avoir lu les lettres, mais j’ai pris la relève et je n’ai pas eu envie et encore moins le temps de te tromper. Je vais la prendre cette lettre comme elle m’est destinée. Mais sache une chose, je n’ai jamais eu un autre homme que toi dans ma vie. Et le deuxième homme de ma vie s’appelle Loïc Kaleb Avery-Underwood. ». Je le regarde fixement sans baisser mon regard. Je vois aussi sa main sur cette treizième lettre.

Après ce qu'on est en train de ce dire, il n'y aura plus rien à se dire plus tard. Je n'aurai pas le temps de toute façon. Je l'écoute me prouver par des paroles que je suis bien le père de Loïc. Elle me montre même une photo récente du petit. C'est fou comme il me ressemble. Je possède une photo de moi à cet âge, la ressemblance est atroce... et les yeux, ils sont les mêmes. Je lui rends la photo. Ok, c'est bon, je te crois... Ma femme me tenait, elle me menaçait de s'en prendre à vous deux, voilà pourquoi j'étais pas là, c'était pourtant écris dans ma première lettre, qu'elle vous voulait du mal si je vous approchait encore. J'ai juste voulu vous protéger et tu ne le comprends pas ça. Tu ne sais pas ce dont elle est capable de faire. Elle est haut placé dans son boulot, elle peut avoir tout ce qu'elle veut, alors je n'ai pas pris ce risque de vous perdre. Maintenant ça va mieux, elle s'est calmée et est beaucoup moins à la maison. c'est pourquoi je suis de retour au boulot. Je suis ici, aujourd'hui, pour annoncer mon retour Clem' et te reprendre comme assistante, sauf si tu tiens à garder mon poste. Quand elle me dit qu'elle va prendre cette 13e lettres, je la range dans la poche interne de mon veston. Pas question, tu n'as pas lu les autres et comme tu me dis que je te connais bien. Tu vas lire celle là, sans avoir lu les autres, parce que je suis de retour et que les autres lettres tu peux t'en foutre maintenant. Je la regarde intensément. Lis les autres et peut-être, je dis... peut-être, tu auras le droit à celle-là.

Je regarde Kaleb, je suis toujours amoureuse de lui et ces retrouvailles me donnent des palpitations dans le cœur. C’est toujours la même réaction quand je suis avec lui depuis le premier jour où on s’est rencontré. Nous sommes tombés amoureux, mais aussi nous sommes complémentaires autant professionnellement mais aussi de façon affective. Je le regarde dans les yeux, la ressemblance entre lui et Loïc est tellement folle. Je ne cesse de le regarder dans les yeux, je suis actuellement la patronne, mais en réalité c’est lui le patron. Il commence à me parler de sa femme, cette femme qui a toujours été un obstacle à notre amour. Je le regarde : « Tu as préféré cette femme à ton fils Kaleb, il est ta chair et ton sang. Tu sais très bien que tu es le seul homme qui a été dans ma vie. Le deuxième c’est notre fils. Elle ne m’a jamais fait peur tu le sais parfaitement, tu sais aussi que jamais je serais allé voir un autre homme. Crois-moi je suis prête à tout pour toi et pour notre enfant. Je suis contente que tu sois de retour, je te ferais un briefing quand tu reprendras ton poste. Je veux juste que tu me laisses terminer le montage d’un dossier parce qu’ils ont eu que moi comme intermédiaire et je ne veux pas ça capote au dernier moment. C’est une bonne chose qu’elle soit moins là comme ça on bossera au calme sans ses crises de paranoïa et ses appels toutes les dix minutes. Mais en ce qui concerne le poste c’est toi qui vois. Je suis juste intérimaire. Non gardes cette photo, elle te revient tu es quand même son père. tu peux avoir une photo de ton enfant quand même. ». Je suis sérieuse, elle n’a jamais été une personne conciliante quand on a commencé à travailler ensemble Kaleb et moi. Je ne cesse de le regarder, mais avec un regard de femme amoureuse. Il me parle qu’il faut que je lise les onze précédentes, je sais qu’il a parfaitement raison. Elles sont toutes à la maison dans une boîte : « Parfait, si je dois les lire, mais après la réunion on doit se voir. On a d’autres choses à se dire et tu as quelqu’un à voir si tu le désires. ». Je commence à regarder si les documents sont bien là, c’est mon premier conseil d’administration. Je m’angoisse intérieurement, je me demande comment il fait pour ne jamais stresser pendant ce genre de réunions.