(ADMIN) Pretty Little Thing

Milhan Jackson Temple

I'm untouchable darkness, a dirty black river to get you through this. In the mouth of madness, down in the darkness

Caractère

rainmaker

Derrière l'écran

Histoire

Le 24 Décembre ? Ce n'était vraiment pas une date propice à la mise au monde d'un enfant. Voilà ce que l'on pouvait entendre en boucle dans la chambre 402 de l’hôpital de Pittsburgh. La chambre où une femme avait les pieds dans des étriers, et supportait la voix d'un médecin lui demandant de pousser, encore et encore. Elle maudissait déjà l'enfant qu'elle allait mettre au monde, pour plusieurs raisons. La date, qui l’empêcherait de fêter Noel en famille, surtout qu'il était en avance de plusieurs semaines avant le terme.. Puis elle avait mal, la pauvre femme. Pas de péridurale, en même temps, la femme n'ayant pas prit les contractions au sérieux en pensant que c'était trop tôt pour être vrai. Et bien... surprise, comme on dit. Puis le père n'était pas encore là, ce qui n'arrangeait rien. Trop rapide pour lui, qui devait faire face aux routes encombrées du réveillon.

Milhan pointa donc le bout de son nez peu avant minuit. Un peu plus et elle l'aurait appelé Jesus ! Heureusement pour lui, elle pensa malgré tout. Elle l'aimait, son fils, bien qu'elle soit partagée dans ses sentiments, mais jamais elle ne le délaissa, le nourrissant au sein, et portant une attention toute particulière à son premier fils. Un autre enfant arrivera plus tard, mais ce n'était pas son histoire. Peut-être dans un autre épisode ! En tout cas, l'heureuse petite famille habitait dans un appartement de Pittsburgh, où Milhan grandit normalement. Des résultats scolaires très moyen, mais suffisant pour passer de classe à chaque fois. Il faut dire qu'il n'était pas fait pour les études, il ne rentrait pas dans le moule, et n'arrivait pas a s’intéresser comme les autres. Après quelques matières attiraient son attention, c'était certain, mais pas assez pour lui garantir des notes exemplaires. Ses parents étaient même inquiet pour son passage de diplôme de fin d'études, et ils n'ont jamais eu aussi raison de se méfier.

Il avait dix sept ans lorsqu'il fit une rencontre qui bouleversa sa vie. Il avait toujours été le bon pote, celui qui accompagne les amis dans leurs rencards, pour y rencontrer "l'amie de la fille que je veux", et qui à chaque fois, tenait au final la chandelle. Il n'a jamais rien dit, il aimait rendre service. Mais cette fois ci, ce fut son tour. Il n'était jamais tombé sous le charme de quelqu'un, du moins pas avec autant de puissance. Tout commença au lycée, lors de présentations de métiers, dans des portes ouvertes... Vous savez, quand un "guest" est attendu par l'équipe enseignante et que vous tombez sur au final un homme qui fabrique des chaises ? Et bien, pas du tout. Cette fois, c'était vraiment quelqu'un d'important. Un acteur en vogue, plus vieux qu'eux de quelques années, et que bien sur, tout le monde connaissait.

Les avis étaient partagés, entre ceux qui le détestait (surement par jalousie) et ceux qui était obnubilés (et donc Milhan faisait parti). Il écouta son intervention, et fut le geste le plus bizarre du monde. Quand il posa une question, à voix haute, à savoir qui voulait faire parti de ce milieu et était prêt à tout pour y arriver, Milhan leva la main. Inconscient de ce qu'il faisait, bien sur, juste... Il l'a fait, bêtement.

" - T'es vraiment prêt à tout ?
- Oui, je.. Oui "

Trop tard pour reculer, de toute façon. Il n'allait pas lui dire "non mais non, au final j'suis juste un abruti qui a levé la main parce qu'il t'écoutait à peine, trop fasciné par ton regard".

" - Bien. "

C'est tout ce qu'il dit. Bien. Milhan baissa la main, et rougit, dans le fond de la classe heureusement. Mais à la fin du cours, il fut stoppé par l'acteur, Joan.

" - Je pars pour New York dans quatre jours. Si t'es prêt à percer la bas, viens. T'as une belle gueule, si tu bosses un peu le reste, y'a pas de raisons que tu n'y arrives pas. "

Que de belles phrases. Il y cru, bien sur, naïf et sous le charme, on ne peut pas le cacher. Puis il avait été clair. Il était prêt à l'emmener avec lui, et lui faire découvrir une des facettes du cinéma pendant les grandes vacances. Si il partait avec lui dans 4 jours. Il fallait qu'il abandonne tout ce qu'il avait. Sa famille. Ses amis. Ses études. Toute sa vie. Mais... Il le fit. Il plaqua tous, pour les beaux yeux de Joan. Ils étaient partis pour des semaines parfaites, de son point de vue. Il coucha même avec ce type, plusieurs fois. Sa première fois, même. Bien sûr qu'il n'était pas le seul, mais au moins, il faisait parti de ses amants, et pour Milhan, c'était déjà exceptionnel. Il alla avec lui à quelques tournages, l'accompagnant, et lui tenant ses verres d'eaux ou sa coke, ça dépendait. Il plongea lui aussi dedans, le suivant dans ses délires. Puis un jour, ce fut la fin du rêve.

" - Bon, ça y est, ça fait quoi, cinq mois que t'es là ? Jette toi à l'eau ! Et va faire des castings ! c'est que du feeling, tout ça "

Et ça aussi, il y cru. Il se présenta dans la semaine même pour plusieurs petits rôles, pour commencer mais... quand on a pas de talents, et qu'on s'est fait bourrer le crâne, c'est plutôt compliqué. Un, deux, trois, dix refus. Si bien qu'un jour, après un autre refus, il voulu trouver Joan qui.. était parti. Comment il l'a su ? Par les réseaux sociaux. Il ne répondait plus à aucun message, Milhan se demanda même s'il n'avait pas changé de numéro. En même temps, pour lui, il suffisait de claquer des doigts. Il fouilla le net entier, et les infos sur l'acteur pour finalement savoir qu'il était parti au Tibet pour un tournage, sans le prévenir, et surtout, accompagné d'un autre jeune, qu'ils qualifiaient dans la presse de "petit ami de la star". Comme lui, a une époque, même si officiellement ils ne l'ont jamais été. Mais ça lui permettait de rester au sommet de la presse à scandales, qu'il disait.

Il resta malgré tout à New York, avec le peu de contact qu'il avait pu se faire. Il enchaînait les soirées, les rails de coke, les castings alors qu'il était dans le mal. Jusqu'à ce qu'un jour, ça soit la soirée de trop. Il ne se rappelle de rien, juste qu'il s'est réveillé à l’hôpital. Et ça lui a fait peur. Surement la peur de sa vie. Il voulu appeler ses parents, qui ne lui répondirent pas. Il ne su que plus tard que ces derniers avaient souhaitez couper les ponts, et avaient même déménager. Il appela alors la seule autre personne en qui il avait confiance : Son oncle. Il n'a jamais autant pleuré que lors de cette discussion téléphonique, et ce dernier fit même un aller retour pour venir chercher son neveu, et le ramener à Pittsburgh.

23 ans, et le revoilà à la case départ. Son oncle l’hébergea le temps qu'il se remette sur pied, la condition était cependant qu'il arrête de prendre de la came. Il accepta, avec difficulté mais lui même savait que c'était mieux pour lui. Il resta longtemps sans rien faire, juste à battre son addiction dans laquelle il avait plongée, et se rendit même dans les réunions anonymes. Pour lui, c'était ridicule et futile mais... il n’admettra que quelques mois plus tard le bien que ça lui a fait, au final.

Petit à petit, il remonta la pente. Un boulot dans un diner de la ville, le Liberty Diner. Beaucoup trop de couleurs pour lui, mais l'ambiance était sympa. Il se mit aussi en colocation, pour permettre à son oncle de retrouver une vie pseudo normale, sans l'avoir trop dans ses jambes. Aujourd'hui ? Il se sent mieux, et retrouve une place de jeune homme dans une ville dans laquelle il a grandit. Ses amis d'enfances savent qu'il est parti à New York mais pour les autres ? Il n'en parle pas.  Presque jamais. Comme si ça n'avait pas existé.

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